In his ongoing series Primordial Earth, the Belgian-Congolese artist Léonard Pongo (1988) renders the Congolese landscape as an allegory of the evolution of life on earth, hinting at the irrelevance of humanity in a world that constantly moves through cyclical rhythms. By doing so, he pays tribute to the traditions, crafts and myths of the various ethnic groups who have been inhabiting it and seeks to recreate an imaginary world inspired by the land where these tales emerged. This serves to create his own visual language, which seeks to escape dominant representations of Congo.
After having showcased some of the works from Primordial Earth at BOZAR in Brussels, Léonard Pongo presents a new selection from that series, that resonates with The Agprognostic Temple’s special architecture and its occult atmosphere. Pongo zooms in on details from the vegetal and mineral world, which he renders in an almost abstract way. Through his photographic lens, these undergo a form of transformation, not unlike that of alchemistic processes. The result is a stunning series of photographs that through their carrier explore the ‘objectness’ of the photographic image, while evoking a timeless and universal connection to the origins of the world.
Sam Steverlynck.






Primordial Earth – The Beginning. Text by Sorana Munsya
La densité de la matière n’empêche pas de voir au-delà. C’est dans cet espace liminal de la perception que l’opacité réside et c’est peut-être ça le projet que Léonard Pongo propose dans “Primordial Earth” pour The Agprognostic Temple. Un projet qui propose l’illisible comme base pour une certaine transformation et l’épaisseur de l’environnement comme départ pour une compréhension du monde. Une compréhension de son origine, de son fonctionnement et peut-être même de sa fin, tout cela dans un mouvement cyclique. Un mouvement que Léonard Pongo présente en s’appropriant les éléments minéraux et végétaux de la nature congolaise de manière tellement totale que le Congo devient Le début et la fin. Le début de l’histoire du monde et sans doute sa fin. Le commencement d’une réflexion qui se fait infinie sur le monde : celui à soi, celui de l’autre, celui de la relation.
Edouard Glissant, dans ses « Poétiques de la Relation » réclame le droit à l’opacité. Cette notion épistémologique émise par le philosophe-poète martiniquais accorde à chacun le droit de se couvrir, de garder un espace à soi non visible… Il permet à celui – ce qui est – vu comme autre le droit à l’ombre et à la non-transparence. C’est de cette base que naît la relation. Celle qui ne cherche pas à transpercer, à voir à travers mais plutôt à voir au-delà de l’illisible et de l’insondable. C’est de cette relation que la reconnaissance de l’existence de l’autre est possible et permet de voir avec au lieu de voir dedans. Et sans doute, est-il préférable de désirer cette opacité plutôt que de la rejeter car elle est, de fait, inévitable.
L’imagerie que Léonard Pongo propose invite à penser la relation avec la nature, dans ce qu’elle comporte de plus élémentaire, comme base pour une capacité à la transcendance. La transcendance de la matière qui fait objet, la transcendance de l’image pour atteindre une pensée de l’« au-delà » et de l’ « avec ». Celle qui permet de s’élever et de considérer la matière comme base pour une réflexion sur l’existence consciente du lien qui l’unit avec le reste de l’univers avec pour centre l’acceptation de l’opacité.

https://klara.be/herbeluister-pompidou-25-mei-2021
